Pistes cyclables dans la MBA
C'est à vous dégoûter de la politique...
Je découvre sur Facebook que notre agglo, Mâconnais-Beaujolais
Agglomération, où je suis élu en tant que représentant de Mâcon,
et où je siège à la commission "Mobilités durables et enjeux
climatiques", a réuni ce jour dans le cadre de son schéma des
mobilités 40 élus des communes de l'Agglo, "ceux qui connaissent
le mieux le territoire" (dixit la publication) pour établir une
politique cyclable cohérente.
Il se trouve que je m'intéresse de très près à ce schéma des
mobilités et à ce qui concerne de près ou de loin les déplacements
à vélo à Mâcon et autour. Je suis intervenu à de nombreuses
reprises en commission et en conseil d'agglo sur ces questions.
Celles-ci m'intéressent car il est crucial de développer l'usage
du vélo dans le contexte de crise écologique que nous connaissons.
Mais aussi et surtout parce que je suis cycliste et que je sais de
quoi je parle. Déplacements du quotidien (y compris emmener le
petit à la crèche), loisirs (VTT) et tourisme : je peux affirmer
sans rougir qu'à force j'y connais un rayon. J'ai même tenu une
chronique dans Libération pendant 7 mois sur ces sujets.
Et je n'ai pas été invité à cette belle réunion d'élus, c'est
quand même con !
De deux choses l'une : soit l'Agglo ne prévoit pas de politique
cyclable cohérente à Mâcon, et ce serait alors très inquiétant...
Soit, plus probablement, la majorité du président Jean-Patrick
Courtois a préféré se passer de mes services parce que je siège
dans l'opposition.
Ça vous paraîtra peut-être logique... Il n'empêche qu'ils prouvent
ainsi - une nouvelle fois - qu'ils se fichent bien d'être
constructifs, qu'ils ne respectent pas les élus qui ne votent pas
comme eux, et j'irai même plus loin, qu'ils se moquent de
l'intérêt général. Savoir dépasser les clivages, mettre de côté
des a priori ou des antagonismes pour faire avancer des sujets
dans la bonne direction... c'est vraiment trop pour eux ?
Je ne dis pas que mes connaissances étaient indispensables.
Quoique, lorsqu'on fait l'effort d'écouter ce que tout le monde a
à dire, on gagne parfois de précieuses années pour faire avancer
ces sujets de la meilleure des manières. Mais aujourd'hui je
déplore la persistance de ces vieux réflexes chez ceux qui nous
gouvernent : croire qu'on sait mieux que tout le monde ce qui est
bon, se couper de tout contact avec l'opposition pour pouvoir
s'approprier les succès futurs... au risque de se planter.
Parce qu'ils se plantent ! Je ne serais pas autant en colère si
leur politique de développement du vélo et des "mobilités
durables" était efficace. Mais elle ne l'est pas ! Rien qu'à
Mâcon, les aménagements cyclables ne vous mettent pas en sécurité
lorsque vous circulez à vélo sur la plupart des itinéraires, pas
plus que ces voies ne sont continues ou cohérentes. On manque de
stationnement partout. Par contre quand il s'agit de vanter les
kilomètres de voies cyclables réalisées, il y a du monde... Ouvrez
donc les yeux : beaucoup de gens circulent à vélo sur les
trottoirs parce qu'ils ont peur du trafic, et on les comprend. Il
faut se mettre un peu à leur place...
J'ai 34 ans et mes deux ans de politique m'ont déjà appris ceci :
sans se parler, sans travailler ensemble, nous irons dans le mur.
Nous continuerons à gaspiller de l'argent public. L'urgence
climatique est une réalité, et elle nous oblige aux meilleures
politiques publiques qui soient. Et donc à commencer par
s'écouter.
Gabriel
Siméon