La
motion de censure de gauche débattue ce lundi à
l'assemblée
La motion de censure de l'alliance de gauche Nupes
contre le gouvernement d'Élisabeth Borne sera débattue
et soumise au vote ce lundi à partir de 16 heures à
l'Assemblée nationale.
Ce calendrier sur cette motion déposée mercredi, juste
avant la déclaration de politique générale de la
Première ministre, a été fixé en conférence des
présidents de l'Assemblée.
Comment va se dérouler le vote
L'orateur du groupe LFI-Nupes s'exprimera en premier,
avant l'intervention du gouvernement. S'exprimeront
ensuite tour à tour les orateurs des autres groupes
pour une durée totale d'environ 2h30. Le scrutin,
organisé dans les salles voisines de l’hémicycle, sera
ensuite ouvert à l’issue du débat pour 30 minutes.
Seuls les députés favorables à la motion y
participeront.
Pourquoi cette motion de censure
« En l'absence de vote de confiance », qui n'a pas été
demandé par la Première ministre, « nous n'avons
d'autre choix que de soumettre cette motion de
défiance », avaient justifié les groupes LFI, PS,
écologiste et communiste, alliés dans la coalition
Nupes, dans leur texte.
Selon eux, « le choix est fait de rompre l'équilibre
institutionnel actuel du Premier ministre, évidemment
choisi par le président de la République mais dont la
légitimité procède aussi du Parlement ». Les
signataires déplorent également le refus d'Elisabeth
Borne de solliciter un vote, alors que la situation
voulue par les Français « offre une opportunité
inédite à l'expression d'un véritable parlementarisme
».
De son côté, Jean-Luc Mélenchon, chef de file des
Insoumis, qui ne s'est pas lui-même représenté pour
être député, a estimé que la crise née des élections
législatives, qui pourrait perdurer à travers un «
blocage » au Parlement, « se dénouera par des
élections » législatives.
«
Une perte de temps » pour la majorité
Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, a
répondu dimanche : il a appelé Jean-Luc Mélenchon à «
respecter le vote des Français » et « permettre au
Parlement » de légiférer.
« Il faut que lui-même accepte l'idée que le deuxième
quinquennat vient de commencer, que la page électorale
est derrière nous », a plaidé Olivier Véran au Grand
Jury RTL-LCI-Le Figaro, en soulignant que « l'intérêt
général et la noblesse de la politique publique, c'est
de concentrer son attention, son énergie et ses
efforts vers l'amélioration du quotidien pour les
Français ».
Les macronistes comme Sacha Houlié (LREM) critiquent
une « perte » de temps, loin des préoccupations des
Français. « Si les oppositions veulent se fragiliser
en démontrant qu'elles ne peuvent pas démettre la
Première ministre, je n'en suis pas malheureux »,
glisse-t-il.
« Vous allez chercher à censurer un gouvernement qui
commence son travail », a aussi dénoncé Elisabeth
Borne.
« La cheffe du gouvernement a tendu la main à deux
reprises aux oppositions, lors de sa déclaration de
politique générale » et « en face, j’ai entendu Marine
Le Pen du Rassemblement national (RN) et Mathilde
Panot (...) répondre par l’insulte », a pointé le
ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dans Le Monde
samedi.
Pourquoi la motion de censure a peu de chance
d'aboutir
Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait
réunir une majorité absolue, ce qui paraît très peu
probable faute d'un rassemblement des oppositions.
L'alliance de gauche Nupes rassemble 151 députés (un
député n'a toutefois pas signé le texte de la motion,
le socialiste Dominique Potier). Les groupes RN (89
députés) et LR (62) ne voteront pas la motion.
Mais la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot
espère en faire une démonstration de « défiance »
contre Elisabeth Borne qui n'a pas de majorité absolue
à l'Assemblée.
Le RN a accusé les députés LFI de vouloir « tout
bloquer » et en se présentant en opposition « qui
construit » et concilie. « On attend déjà que Mme
Borne nous dise où elle veut emmener le pays », a
également expliqué un des porte-parole du groupe
d'extrême droite, Sébastien Chenu. « On veut profiter
de la situation pour obtenir des avancées », abonde,
de son côté, le patron des députés LR, Olivier
Marleix.
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