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   France 3 BFC - 30 août 2022 - T. Nirhy-Lanto
 

« Pas de prime de 800 euros, alors que les sites font du bénéfice et que le groupe se porte bien » : à Dole et à Foucherans, la grève se poursuit dans l'entreprise de plasturgie NP-Jura

Depuis le 21 juillet 2022, la grève se poursuit sur les deux sites de NP-Jura. Sur les deux sites du département, les salariés se mobilisent. Ils réclament 800 euros, pour faire face à l’inflation. La direction refuse, les employés restent mobilisés.

À Dole comme à Foucherans (Jura), les salariés réclament notamment une augmentation de salaire, en raison de l’actuelle hausse des prix. La direction du site qui regroupe plus de 190 employés leur répond que les négociations à ce sujet ne se feront qu’en janvier 2023. Elle dit ne pouvoir verser, en attendant, qu’une prime de 600 euros. Pas suffisant pour les grévistes. Les « 55% de salariés en grève » ont posé un dernier ultimatum à leur directeur, ce lundi 29 août. Sans résultat : la direction de l'entreprise qui fabrique des composants médicaux, d'électronique ou d'électroménager, notamment pour les plaques de cuisson par induction, refuse toujours de répondre à leurs demandes.

Une colère au plus haut chez les salariés en grève

« Comment expliquer que la direction refuse de verser l’augmentation de salaire de 3% ou cette prime de 800 euros, alors que les sites du Jura font du bénéfice et que la santé de notre groupe se porte bien ? Les actionnaires de l’investisseur américain vont même recevoir des plus-values ! » Pour Pedro Da Rocha, la décision de la direction de NP-Jura est incompréhensible. « Le directeur nous a opposé le fait que s’il versait 800 euros de prime à chacun, ça mettrait la boîte en danger », explique le délégué syndical CGT de l’entreprise.

Deux rencontres les mardi 23 et jeudi 25 août avec la direction ne leur ont pas donné satisfaction. « La direction campe sur ses positions : proposer 600 euros bruts et ne pas compter les jours de grève dans la prime de présence », complète le technicien de production en reclassement. Insuffisant, pour les salariés mobilisés. Ce sentiment de colère ne redescend pas, d’autant que le représentant syndical dit avoir appris indirectement la « reprise » de l’entreprise par la société américaine ONE Equity Partners. « Lors de la première semaine de grève, après le 21 juillet, nous l’avons appris par la presse, sans que les représentants du CSE, le comité social d’entreprise soit au courant », fulmine-t-il.

Dans le même temps, l’autre motif qui cristallise l’inquiétude de ces salariés porte sur les conditions de travail. « Les salariés doivent être considérés comme de vrais collaborateurs. Nous demandons un investissement au niveau de l’amélioration des conditions de travail. Il y a des machines qui doivent arriver depuis trois ans et qui ne sont toujours pas là. Sans compter la chaleur dans les locaux : cet été, on a frôlé les 43 degrés à l’intérieur. Nous avons pourtant déjà alerté le CSE à ce sujet, en juillet 2021 », s’indigne Pedro Da Silva.

En raison de « l'inflation sur les matières premières comme la pâte à papier », « les familles sont confrontées à l'augmentation du prix des fournitures scolaires », de 10 à 40% selon les cas, a fait valoir le député LFI Paul Vannier lors d'une conférence de presse.

Incompréhension de la direction

Côté direction, pas question de laisser dire qu’il y a un manque d’investissement. « Plus de 3,7% du chiffre d’affaires est réinvesti. Plus d’un million d’euros par an est consacré aux machines, y compris cette année. Trois machines neuves arrivent cette année. L’an passé, nous avons reçu trois robots neufs. C’est particulier pour les sableuses, car cela représente un gros investissement. Nous sommes en train de voir les fabricants, afin de pouvoir chiffrer les opérations de remise en état de ces machines », décrit Bertrand Lefranc.

Le directeur des deux sites réfute en outre la « reprise » de l’entreprise. « Il s’agit de l’entrée d’un nouvel actionnaire dans l’entreprise. Les actionnaires déjà présents sont restés, ce qui est une nouvelle positive. Le fait qu’il y ait un nouvel entrant est une chance pour notre développement. Cela permet d’avoir de nouveaux marchés et de faire de nouvelles acquisitions », se justifie le directeur de NP-Jura.

Quant à l’aspect financier évoqué par les salariés en grève, la direction évoque ne pas pouvoir verser les 800 euros de prime demandés. « Il faut que nous puissions maintenir l’équilibre budgétaire. Sans compter les résultats : s’il y a une perte de résultat, cela touche le budget et donc la participation. Pourtant, on est content de verser une participation aux salariés. Entre 2021 et 2022, il y a eu plus de 800.000 euros supplémentaires reversés, soit 15 à 16 mois de salaire », explique Bertrand Lefranc.

En contrepartie, le responsable évoque plusieurs propositions faites aux salariés des deux sites employant près de 190 salariés. « Nous leur avons d’abord proposé de majorer leur prime vacances avant les congés d’été, ce qui représentait 150 euros bruts pour les salaires proches du SMIC. Cela, versé au mois de juillet. Nous avons voulu verser 200 euros bruts à l’ensemble des salariés. Histoire de patienter avant le vote de l’Assemblée nationale, concernant les délibérations sur le pouvoir d’achat. Ces propositions ont été refusées », commence le directeur du site.

« À la reprise, le 23 août, nous avons dit que nous étions prêts à ne pas prendre en compte les absences excusées par la grève, accompagnée d’une prime nette de 500 euros et d’un rachat des RTT, les réductions du temps de travail, à hauteur de 125%. Ici encore, cela n’a pas été accepté. Sans compter les 600 euros bruts, dernièrement », complète-t-il.

Les salariés en grève indiquent être prêts à lever de suite leur mouvement, s’ils perçoivent la prime réclamée.

   JSL - 28 août 2022 - B. M.

Politique : des rencontres en octobre pour (re) penser l’écologie

Après un an de travail, un collectif d’élus locaux du Mâconnais-Clunisois mobilisés autour des questions écologiques proposera en octobre à Cluny les “Rencontres des nouvelles pensées de l’écologie”. Des intellectuels, des activistes ainsi que des élus de terrain ont été invités à confronter leurs points de vue.

Créer un espace où les « faiseurs et les penseurs de l’écologie puissent se retrouver », créer des ponts entre les intellectuels, les activistes du climat mais aussi les élus locaux et responsables de collectivités c’est le rêve qu’on fait ensemble il y a près d’un an plusieurs figures locales de l’écologie : Jean-Luc Delpeuch, président de la communauté de communes du Clunisois, Marie Fauvet, maire de Cluny, Michel Maya, maire de Tramayes, Patrick Monin, maire d’Azé (...)

   JSL - 28 août 2022 - B. M.

L'État a-t-il vraiment besoin des cabinets de conseil privés ?

Cécile Untermaier, députée de Saône-et-Loire, s’est vue confier un rapport sur le budget de la fonction publique. Elle compte aussi en profiter pour soulever la délicate question du recours par l’État aux cabinets de conseils tel que l’Américain McKinsey.

Pour les députés, la rentrée des classes, ce n’est pas encore pour tout de suite. Mais Cécile Untermaier, député de Saône-et-Loire, va avoir l’occasion de se remettre dans le bain. La commission des lois de l’Assemblée nationale – dont elle est l’une des secrétaires – lui a en effet confié la rédaction d’un rapport sur le budget de la fonction publique.

   Info-Chalons - 27 août 2022 - L. Guillaumé
 

Une rentrée sociale qui s'annonce chaude sur fond d'inflation...

Après la sortie du Président de la République sur la fin de l'abondance et de l'insouciance, les Français semblent devoir se préparer au pire.

Deux années de Gilets Jaunes, deux années de crise sanitaire, une guerre à portée de main et désormais une inflation inégalée depuis des années... l'ambiance n'est vraiment pas au beau fixe et le moral des Français en est lourdemment impacté. Alors que notre économie repose en grande partie sur la capacité des ménages à consommer, c'est un coup de frein assez lourd qui pourrait se profiler.

L'annonce du prix de l'électricité malgré tous les messages gouvernementaux qui visent à protéger les Français via un bouclier tarifaire, vient s'ajouter à l'ambiance anxiogène du moment.

On espérait tant un retour à la "normale", croisant les doigts d'une situation sanitaire définitivement derrière nous mais c'était sans compter sur une énième crise à endosser. De là à comprendre le ras-le-bol général, il n'y a qu'un pas qu'on franchit allègrement.

C'est dire que la rentrée sociale s'annonce particulièrement compliquée en France comme partout ailleurs. Il ne faudra pas grand chose pour que le tapis de braises incandescentes s'enflamment de nouveau. Et ce ne sont pas les réformes en perspectives qui viendront apaiser les choses... d'autant plus que le gouvernement disposent d'aucune marge de manoeuvre financière au regard du déficit cumulé post-covid qui atteint la somme record de plus de 2900 milliards d'euros.

La responsabilité de la classe politique en est plus que jamais pointée du doigt avec une défiance qui atteint des records. Une responsabilité qui incombe aussi à toutes les oppositions politiques, avec la prolifération ces derniers temps des pyromanes qui espèrent profiter politiquement de cette période d'instabilité continue. Certains feraient sans doute mieux de réfléchir à deux fois avant de véhiculer toujours plus de clivage républicain au risque de propager un chaos hors de contrôle.

   JSL - 26 août 2022 - Tom Gagnaire
 


Taxation des superprofits : comment fonctionnerait le referendum d'initiative partagée souhaité par Olivier Faure ?

Olivier Faure a annoncé ce vendredi matin qu'il allait prochainement proposer à la Nupes de porter un référendum d'initiative partagée sur la taxation des superprofits. D'abord dans les mains du Parlement avant d'être dans celles des électeurs, qu'est-ce que le RIP ?

Invité sur les antennes de RTL ce vendredi matin, Olivier Faure est longuement revenu sur la taxation des superprofits. « Les superprofits sont un véritable scandale. 174 milliards d’euros de bénéfices pour le CAC 40 en 2020-2021. Un record absolu ! On apprend également un record de dividendes. Les actionnaires sont mieux rémunérés pendant que l’on demande aux salariés de se serrer la ceinture. Il faut une taxe sur les superprofits. Le patron de l’ONU, lui-même, invite tous les pays du monde à taxer les entreprises qui profitent de la crise et c’est en France que le Ministre de l’Economie et des Finances ne veut toucher à rien. »

Invité sur les antennes de RTL ce vendredi matin, Olivier Faure est longuement revenu sur la taxation des superprofits. « Les superprofits sont un véritable scandale. 174 milliards d’euros de bénéfices pour le CAC 40 en 2020-2021. Un record absolu ! On apprend également un record de dividendes. Les actionnaires sont mieux rémunérés pendant que l’on demande aux salariés de se serrer la ceinture. Il faut une taxe sur les superprofits. Le patron de l’ONU, lui-même, invite tous les pays du monde à taxer les entreprises qui profitent de la crise et c’est en France que le Ministre de l’Economie et des Finances ne veut toucher à rien. » Olivier Faure promet alors de réunir tous les partis de gauche et écologique prochainement et demander aux Français de se mobiliser. « Ce que je propose aujourd’hui et ce que je proposerai à la Nupes, c’est de proposer à la rentrée un referendum d’initiative partagée qui permette d’aller solliciter les Françaises et les Français pour obliger le gouvernement à avoir un débat, et éventuellement un referendum sur cette question pour demander simplement aux Français : êtes-vous pour ou contre une taxe sur les superprofits ? Nous devons arriver à une société zéro carbone mais il faut se donner les moyens. »

Qu'est-ce qu'un référendum d'initiative partagée ?

Le référendum d’initiative partagée est inscrit dans la loi depuis 2008 dans l'article 11 de la Constitution. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2015. Dans un premier temps, ce référendum doit être organisé par 20% des parlementaires, soit 185 députés et sénateurs. Il doit également être soutenu par 10% des citoyens français inscrits sur les listes d’électeurs, soit au minimum 4,7 millions de personnes.

Pour le soutenir, l’électeur peut se rendre sur le site du ministère de l’intérieur ou bien dans des points d’accès situés dans certaines communes. « L’avantage de ce référendum est qu’il permet surtout au Parlement de se saisir directement de cette question » constate Bruno Cautrès, chercheur au CNRS et spécialiste du vote et des élections dans la politique française.

Un long processus

D’abord proposé par les parlementaires, le référendum d’initiative partagée passe ensuite entre les mains des électeurs, qui ont neuf mois pour soutenir le projet. Si le RIP a été soutenu par 4,7 millions de Français, il prend ensuite la forme de proposition de loi. Celle-ci est ensuite examiné par le Parlement, qui a six mois pour rendre son verdict. Au-delà de ce délai, cette proposition de loi est directement transmise au Président de la République, qui la soumet à un référendum. Si le référendum conclut à l’adoption de cette proposition de loi, le Président de la République a deux semaines pour promulguer la loi.

Pourquoi demander un référendum d'initiative partagée plutôt qu’une simple proposition de loi à l’Assemblée Nationale ? « Pour Olivier Faure, il y a un double symbole dans cette demande, assure le politologue. Tout d’abord, cela permet de mettre la Nupes au premier plan politique et de s’ancrer dans la politique française. Ensuite, il permet d'en appeler au soutien populaire et éviter l’Assemblée Nationale pour la Nupes. Dans la mesure où, elle n’est pas majoritaire à l’Assemblée, une mesure qui vient de l’opposition n’a aucune chance d’aboutir. »

Avec environ 150 députés, la coalition de plusieurs partis de gauche ne représente qu’un quart de l’Assemblée et aurait donc de fortes chances de voir son texte rejeté. En revanche, il faut 180 parlementaires pour que le référendum d’initiative partagé soit proposé. Avec ses députés, ainsi que les 21 députés de divers gauche, la Nupes est presque assurée de voir le Parlement soutenir le projet.

Si le RIP est validé par le Parlement, il n’est absolument pas certain qu’il soit soutenu par les 4,7 millions d’électeurs. Un seuil bien trop important pour Bruno Cautrès. « Ces 10% du corps électoral requis forme une condition très importante, presque impossible à avoir. Si on souhaite moderniser notre vie politique, en donnant davantage la parole aux citoyens en direct, on sera sans doute amener à retoucher ce seuil. »

   JSL - 12 août 2022 - Rédaction
 

Pouvoir d'achat: feu vert du Conseil constitutionnel malgré des réserves « inédites »

Les Sages ont émis des réserves « inédites » sur certaines dispositions de la partie énergie et des réserves « d'interprétation » sur la suppression de la redevance audiovisuelle.

Le Conseil constitutionnel, saisi par plus de 120 députés et sénateurs de gauche, a validé avec des réserves vendredi les deux textes de loi sur le pouvoir d'achat, encadrant notamment en des termes « inédits » certaines dispositions de la partie énergie. Avec ces deux décisions rendues vendredi, les Sages ont également validé avec des « réserves d'interprétation » la suppression de la redevance audiovisuelle.

Concernant le projet de loi portant mesures d'urgences pour la protection du pouvoir d'achat, les Sages ont émis des réserves « inédites » sur la mise en service d'un terminal méthanier au large du Havre et sur la hausse du plafond d'émissions de gaz à effet de serre de certaines installations de production d'électricité à partir d'énergies fossiles. Pour le Conseil constitutionnel, ces dispositions sont « susceptibles de porter atteinte à l'environnement ».

Et « sauf à méconnaître la Charte de l'environnement, ces dispositions ne sauraient s'appliquer que dans le cas d'une menace grave sur la sécurité d'approvisionnement en gaz » et de « menace sur la sécurité d'approvisionnement en électricité de tout ou partie du territoire national », indique le Conseil. Les Sages ajoutent que « la préservation de l'environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la nation », une « réserve d'interprétation formulée en des termes inédits », précisent-ils dans un communiqué.

Concernant la relance de centrales utilisant les énergies fossiles, le Conseil a fixé « une obligation de compensation des émissions de gaz à effet de serre ».

Les députés Insoumis et écologistes, à l'origine du recours, estimaient que ces dispositions violaient la Charte de l'environnement de 2004, qui fait partie du préambule de la Constitution.

Des réserves sur la suppression de la redevance audiovisuelle

Concernant le projet de loi de finances rectificatives, second volet du projet de loi pouvoir d'achat, le Conseil constitutionnel, saisi par l'intergroupe de la Nupes et les sénateurs socialistes, a jugé que la suppression de la redevance audiovisuelle prévue était « susceptible d'affecter la garantie des ressources du secteur de l'audiovisuel public, qui constitue un élément de son indépendance ».

Les Sages ont enjoint au gouvernement de « fixer le monter de ces recettes afin que les sociétés et l'établissement audiovisuel public soient à même d'exercer les missions de service public ».

Les députés de la Nupes avaient jugé, dans leur recours, que le dispositif de financement alternatif proposé (allocation d'une partie de la TVA) « ne permet pas d'assurer la sécurité du financement des établissements » audiovisuels.

En revanche, les recours sur la monétisation des RTT et le plafond de l'Arenh ont été rejetés.

   JSL - 7 août 2022 - Améline Roussel
 

Ils se mouillent pour « la justice sociale et climatique »

Le lac de Saint-Point, dans le Mâconnais, a servi ce dimanche de lieu de rassemblement pour les défenseurs de l’environnement et de la justice climatique. Certains participants n’ont pas hésité à se mettre à l’eau pour faire passer leur message.

Ce dimanche au lac de Saint-Point, se sont réunies une soixantaine de personnes venues de Saint-Point et des alentours pour participer à une action en faveur du climat. Des membres des associations Attac et POTEs étaient présents pour l’occasion, animant des stands d’information afin de sensibiliser à la justice climatique. À cette occasion, plusieurs personnes sont allées dans l’eau pour porter des lettres inscrivant le message « se mouiller pour le climat ».

Voir aussi notre reportage

   JSL - 2 août 2022 - Rédaction

Antisémitisme : des députés de la Nupes quittent l'hémicycle après une attaque de Dupond-Moretti

Interrogé mardi sur l'antisémitisme, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a interpellé « l'extrême gauche » et pointé du doigt une récente proposition de résolution polémique sur Israël. Des députés de la Nupes ont immédiatement protesté et ont quitté l'hémicycle.

Nouvelles tensions au Palais Bourbon. Lors des questions au gouvernement ce mardi, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a été interrogé sur l'antisémitisme et a interpellé « l'extrême gauche » en pointant du doigt une récente proposition de résolution polémique sur Israël. Une attaque qui a provoqué une vive protestation des députés de la Nupes, qui ont quitté l'hémicycle.

Le garde des Sceaux répondait à une question sur les auteurs de l'attentat de la Rue des Rosiers de 1982, posée par le député apparenté LR Meyer Habib. Ce dernier s'est emporté contre les « islamogauchistes » de La France insoumise, que ce proche de l'ancien Premier ministre Benyamin Netanyahou prend régulièrement à partie. Meyer Habib a dénoncé une « résolution immonde de 37 députés Nupes », illustrant selon lui une « haine des juifs et d'Israël ».

Initiée par le communiste Jean-Paul Lecoq, cette proposition de résolution signée par une quarantaine d'élus de gauche condamnait le « régime d'apartheid » d'Israël contre les Palestiniens, « un régime institutionnalisé d'oppression et de domination systématique par un seul groupe racial ». Elle avait fait polémique à gauche et avait provoqué une série de condamnations d'associations.

Un « petit mot à l'extrême gauche »

Dans sa réponse, et avant de s'en prendre à « l'extrême droite », Eric Dupond-Moretti a adressé un « petit mot à l'extrême gauche »: il a listé « Corbyn, l'apartheid, les mots que vous avez choisis pour commenter le discours du président de la République, ces mots-là vous collent à la peau ». Outre la résolution sur « l'apartheid », le garde des Sceaux faisait notamment référence à la présence de l'ancien leader travailliste Jérémy Corbyn - taxé de laxisme contre l'antisémitisme - auprès de candidates LFI pendant la campagne des législatives.

Son interpellation a suscité le départ des élus de gauche. A leur retour, le chef du groupe socialiste Boris Vallaud a jugé « malvenue » cette sortie : le « pays n'a pas besoin de division sur ce sujet-là ». « Nous savons que vous êtes des Républicains et que vous défendez comme nous la lutte contre l'antisémitisme, mais ça n'est pas le cas de tout le monde sur ces bancs », a répondu la Première ministre Elisabeth Borne, en visant LFI.

L'écologiste Sandrine Rousseau a pour sa part jugé « indigne de qualifier les députés LFI d'antisémites ». « L'antisémitisme se règle devant les tribunaux et sa banalisation contribue à sa diffusion », a-t-elle ajouté à l'adresse du gouvernement. L'insoumis Aymeric Caron a lui demandé « des excuses » à la Première ministre.


 

Mâcon Cluny en lutte